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Chapitre 3. Andrée Kerpelès : fenêtre picturale sur des femmes Indiennes des année 1900. 

Andrée Karpelès offre un regard sur des femmes indiennes du début des années 1900.

Rappelons que ces femmes, portraiturées par l’artiste, sont contemporaines des femmes arrivées lors de l’immigration indienne en Guadeloupe. Femmes dont nous recherchons les identités, les vécus dans le cadre de ce blog universitaire. Rappelons que le dernier convoi de travailleurs indien sous contrat, de nos pères et mères, est arrivé à bord du trois mât le Nantes Bordeaux en 1889. 

Andrée Karpelès, Sur la terrasse, Indes, huile sur toile, 84,8 x 103 cm, Paris, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, vers 1908. Cliché Musée du Quai Branly

Andrée Karpelès est une femme artiste française. Elle est née en 1885 et meurt en 1956. Si elle fait des études de peinture, elle est également illustratrice et auteure. 

Considérée par Marie Olivier comme une « figure importante dans la valorisation de l’art indien contemporain de la scène française, Andrée Karpelès met en scène dans ses illustrations et dans ses peintures des Femmes indiennes. L’artiste séjournera longtemps à Calcutta. Rappelons qu’à partir de la signature de la convention franco-britannique (1861), de nombreux travailleurs indiens venaient de cette région.  

Selon M.Olivier, l’artiste témoigne de ses souvenirs d’enfance. (cf. O.Marie, Andrée Karpelès (1885-1956), une artiste au cœur des échanges franco-indiens), note : 

« Une enfance, passée entre Calcutta et Paris, lui ouvre les portes de l’Inde et fait naître chez elle et sa sœur Suzanne, future indianiste, un gout pour l’Asie du Sud. »

Selon Amandine Dazevedo, « Andrée Karpelès connait bien le monde indien car son père Jules Karpelès possède des plantations et marchand de l’Indigo à destination de l’Europe. Cette activité explique les voyages constants que ses parents font en Inde, en Chine, au Japon ou encore à Ceylan. »

Andrée Karpelès manifeste un gout pour la scène de genre. Elle représente des scènes de la vie quotidienne des Indiennes. Ces femmes représentées sont contemporaines des ancêtres indo-descendants caribéens.

Dans sa peinture Sur la terrasse, l’artiste réalise un gros plan sur une femme Indienne. La femme est assise sur le sol, son visage est vu de trois quart. Elle observe son environnement. Elle ne fait pas face au spectateur. Elle a les cheveux attachés, une fleur est insérée dans son chignon. Elle porte un saree rouge et vert. L’artiste ne note pas le nom de cette femme dans le titre. Seul le lieu apparait dans l’intitulé, une terrasse en Inde. Au premier plan, le repas de la femme. En arrière-plan une autre femme semble assise également. Tous les deux observent. Elles semblent habiller de la même manière. Elle semble être de la même classe sociale. Elles possèdent des bijoux, elles portent des bracelets, des bagues de pieds et un moucouti. 

Cette œuvre date de 1908, Andrée Karpelès souhaite rendre compte du quotidien. Cette œuvre est montrée dans le cadre de l’Exposition industrielle internationale à Toulouse. 

Pour Marie Olivier, retourne en Inde en 1910 et à la suite son style artistique marque une volonté d’être « une artiste observatrice et traductrice de l’Inde ». Il existe également un recueil de neuf aquarelles intitulé Costumes hindous. Selon Marie Olivier, « ce recueil rassemble des études de portraits et de scènes de la vie quotidienne indienne. Probablement réalisées sur le vif, les feuilles sont retirées d’un cahier de croquis. Bien qu’esquissée et rapide, leur composition n’en est pas moins d’une grande délicatesse dans le traitement des figures humaines. »

Andrée Karpelès, feuillets 3 et 9 (sans titre) du recueil Costumes hindous, aquarelle sur papier, 19 x 23 cm et 24,5 x 15,5 cm, sans date. Paris, bibliothèque de l’INHA, collections Jacques Doucet, Ms 350. Clichés M. Olivier.

Ces représentations peuvent être analysées en lien avec l’article qui va suivre sur les cartes postales. Le regard de Karpelès est authentique, réel. Il témoigne du vécu des Indiennes.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Minakshi Carien (19 janvier 2023). Chapitre 3. Andrée Kerpelès : fenêtre picturale sur des femmes Indiennes des année 1900. . Projet çak. Consulté le 11 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/t1ae


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