Marie-Louise Saminadin dit « Florentine» ou « Maman Florentine » – 1912 – 

Marie-Louise Saminadin dit « Florentine» ou « Maman Florentine » – 1912 –     

Marie-Louise Saminadin était battante. Elle est née en 1912. Elle s’est mariée deux fois. Elle a d’abord été l’épouse d’un monsieur Baladine, puis s’est remariée à Clément Ramin dit Gervais. Elle a donné naissance à quatre enfants de sa première union. Puis dans son second mariage, elle a eu trois enfants. Son second époux jouissant d’une situation professionnelle assez confortable, les enfants de cette union avaient une vie plutôt agréable. 

Maman Florentine était une petite femme claire de peau et d’une grande beauté. Elle travaillait, elle était active. Elle n’a pas hésité à réaliser des fonctions complexes pour garantir le bien-être de ses premiers enfants. Son travail occupait une place très importante. Elle s’est débattue pour assurer le meilleur à ses quatre premiers enfants. Elle a exercé plusieurs métiers. Sa situation professionnelle était indéterminée, elle aurait même été palefrenier entre autres. Son petit-fils nous a confié qu’elle lui a souvent parlé des métiers difficiles qu’elle a exercé à une époque de sa vie. Les mots qui définiraient le mieux sa vie sont « Courage » et « Travailleuse »

Maman Florentine donnait une place prédominante à sa culture indienne surtout dans le domaine culinaire. C’était une excellente cuisinière. Elle y utilisait de nombreuses plantes d’origine indienne le Mangya, le Moulinkilé, le Pikenga, le Pawoka. Dans son foyer, on pouvait déguster des plats en sauce (Poisson et Moulinkilé en Colombo) mais également des légumes revenus dans de l’huile dit « roussis » (Giromon). Elle faisait souvent des Talchi (épices revenues dans de l’huile). 

Maman Florentine était catholique et respectueuse de l’hindouisme guadeloupéen. Elle parlait créole, son expression préférée était « Pi ta pi tris », expression marquant le fait que « la roue tourne », « aujourd’hui c’est comme ça mais demain tout peut être différent, tout peut être autrement ». On pouvait également l’entendre dire des mots d’origine indienne tels que Malaba pour évoquer les Indiens venant du sud de l’Inde, notamment de la côte Malabar ou venant plus globalement du pays tamoul. 

Marie-Louise Saminadin était une Zindienne, une femme d’origine indienne ancrée dans le sol guadeloupéen qui l’avait vu naître. Cette femme shakti était une battante, elle avait à cœur l’éducation, le bien-être de ses enfants. Il était fondamental pour elle de donner le meilleur à tous ses enfants. C’était une mère soucieuse de sa famille et de son foyer, une grand-mère et une arrière-grand-mère adorable. 

Portrait n°24 par Minakshi Carien 

D’après les témoignages de ses petits-enfants Netty et Olivier Mounsamy 

Résidents à Port-Louis en Guadeloupe. 

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